Mascarade de la folie noire dans un asile américain du XIXe siècle
Mots-clés :
folie; identité noire; identité blanche; féminité; ménestrel en blackface; ventriloquie; archives institutionnelles; mascarade du handicap; libération de la folie; oppression racialeRésumé
À la croisée des chemins entre la folie noire et le sanisme blanc, les corps-esprits noirs périssent.
Que se passe-t-il alors lorsque la folie blanche rencontre l’identité noire? Cet essai explore ce
point de contact intime, en se concentrant sur le journal institutionnel de l’asile d’aliénées de
l’État de New York, The Opal (1851-1860), et sur les spectacles de ménestrels en maquillage
blackface produits par un groupe de détenues nommé Blackbird Minstrels. Il examine la tension
et la dissonance qui imprègnent ces productions culturelles de détenues blanches qui se sont
approprié l’identité noire – sous des formes de ventriloquie noire et de ménestrels en blackface –
pour créer des espaces sécuritaires pour s’exprimer de manière libératrice. Par le biais de
transgressions raciales, de négociations de genre et de mascarade de la folie, les détenues
blanches d’Utica pouvaient travailler sur leurs pensées cachées, leurs sentiments interdits et leurs
désirs dangereux au détriment de l’identité noire. Bien que libérateur, le travail des détenues a
renforcé irrémédiablement la notion mutuellement destructrice associant race et folie, qui hante
encore l’imaginaire culturel de l’Amérique au XXIe siècle où les corps-esprits fous et noirs/noirs
et fous sont diabolisés, contrôlés et anéantis selon les dictats de l’identité blanche. S’inspirant des
études de la folie, des études noires sur le handicap et du féminisme noir, cet essai effectue un
travail de mémoire historique pour mettre en lumière les vies folles d’aujourd’hui aux
intersections de la race, du genre et de la folie. Il s’attaque à ce que Toni Morrison appelle « la
représentation étouffée d’une présence africaniste » dans les récits de folie des détenues
blanches. Dans une tentative de défaire la violence de l’appropriation, l’essai utilise les récits
blancs pour mettre en avant les réalités vécues par les Noirs fous/fous noirs.
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