L’asile des temps modernes : une approche éclairée par les études de la folie pour comprendre la désinstitutionnalisation, la détresse mentale, les traumatismes et l’itinérance chronique

Auteurs-es

  • Katrina Milaney Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary
  • Joanna Rankin Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary
  • Lisa Zaretsky Community Health Sciences, University of Calgary

DOI :

https://doi.org/10.15353/cjds.v11i1.855

Résumé

Contexte : L’impulsion derrière le mouvement de désinstitutionnalisation qui a commencé dans les années 1950 était d’améliorer le bien-être des personnes institutionnalisées ainsi que d’améliorer le choix de soins communautaires inclusifs ainsi que leur accès. Cependant, à mesure que les grandes institutions ont été fermées, des ressources communautaires n’ont pas été ajoutées pour répondre à la demande. Cette recherche examine l’expérience des personnes utilisatrices chroniques de refuges d’urgence comme un exemple de la ségrégation spatiale systémique continue, qui était auparavant vécue dans les asiles. En nous appuyant sur certaines des caractéristiques clés des études de la folie, nous utilisons les expériences des personnes utilisatrices de refuges pour proposer l’amélioration des approches et du soutien destinés aux interventions communautaires qui dépasse le modèle de ségrégation spatiale, qui, selon nous, est actuellement utilisé par des mesures directes et indirectes. Approche : Nous avons mené une étude transversale en utilisant 300 entrevues avec des personnes en situation d’itinérance chronique à Calgary, Alberta, Canada. Les données étaient principalement quantitatives, mais un espace était prévu pour certaines réponses qualitatives. L’analyse comprend des statistiques descriptives, des corrélations et des régressions. Résultats : Les participants ont signalé des taux élevés de traumatismes et d’enjeux de navigation du système, souvent intergénérationnels et commençant dès l’enfance. Des taux troublants de « maladie mentale » auto-identifiée et de crises de santé mentale, y compris des tentatives de suicide et d’automutilation, et un taux de succès très limité pour avoir accès à du soutien ont également émergé. Les résultats montrent que les refuges et les modèles de logement actuels reproduisent fréquemment la ségrégation, le confinement, le contrôle et la surveillance des asiles du passé et ne répondent pas aux besoins et aux désirs individuels. Conclusion : L’itinérance chronique et l’utilisation subséquente des refuges sont la réalité actuelle de la désinstitutionnalisation. Les tentatives actuelles pour combler les lacunes du système de soins reproduisent les soins institutionnels sous divers formats et sont venues stopper les progrès vers l’actualisation de la désinstitutionnalisation. Les autres options pour répondre à cette situation nous obligent à remettre en question la médicalisation de l’itinérance comme forme de « maladie mentale ». Les interventions, y compris les programmes de logement, doivent être axées sur la guérison des traumatismes et inclure les voix d’experts et leurs expériences vécues.

Bibliographies de l'auteur-e

Katrina Milaney, Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary

Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary

Joanna Rankin, Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary

Community Rehabilitation and Disability Studies, University of Calgary

 

Lisa Zaretsky, Community Health Sciences, University of Calgary

Community Health Sciences, University of Calgary

Publié-e

2022-03-31

Comment citer

Milaney, K., Rankin, J., & Zaretsky, L. (2022). L’asile des temps modernes : une approche éclairée par les études de la folie pour comprendre la désinstitutionnalisation, la détresse mentale, les traumatismes et l’itinérance chronique. Revue Canadienne d’études Sur Le Handicap, 11(1), 91–118. https://doi.org/10.15353/cjds.v11i1.855

Numéro

Rubrique

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